D'abord planifiée fin mars, la météo glaciale (il s'était remis à geler en Ardenne !) m'a fait reporter cette balade. Ce fût donc du dimanche 10 mai 2015 au vendredi 15 mai. Beau temps en perspective et en effet je ne fus pas déçu.
Etape 1 : Marloie - Kautenbach (après Wiltz) - 103 km
Etape 2 : Kautenbach - Saarburg - 117 km
Etape 3 : Saarburg - Walsheim (après Sarreguemines) - 131 km
Etape 4 : Walsheim - Niederschlettenbach (avant Wissembourg) - 94 km
Etape 5 : Niederschlettenbach - Neuerburg - 110 km
Etape 6 : Neuerburg - Stuttgart - 74 km, dont 64 avec Michaël.
http://www.gpsies.com/map.do?fileId=oigadgrutlrwyrkf
Total : 629 km
Moyenne par étape : 105 km
Temps de roulage : 52 heures
Vitesse moyenne : 14 km/h
Fenêtre de roulage : de 8h à 19h
Dépassement kilométrage par rapport au planning : 139 km !
Retour : Stuttgart-Aachen en train, Aachen-Liège à vélo (RV4, 77km), Liège-Bruxelles en train.
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Etape 1 : Marloie - Kautenbach (après Wiltz) - 103 km
Après Nassogne, merci la Région Wallonne, route barrée, pas de déviation. Je m'engage donc sur un chemin... et je me perds dans des chemins VTT du côté du Fourneau St-Michel. Ca commençe fort.

Woaw ! Avant Bastogne, les pissenlits sont en fleurs, les prairies ressemblent à des champs de colza !
Joli le RAVeL entre Bastogne et Wiltz. Wiltz c'est bof bof, fond de vallée industrielle, pas envie d'y passer la muit à son camping. Je passe mon chemin en prenant la PC20 jusqu'au prochain camping, celui de Kautenbach. Bien m'en a pris. Superbe endroit. Calme, le long de la rivière Clerve/Klierf. Tenu par des hollandais (12,5 euros la nuit), les sanitaires sont nickel. Ce sera mon plus beau camping.

Camping de Kautenbach.
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Etape 2 : Kautenbach - Saarburg - 117 km
Le matin je repars sur la PC21, puis la PC22 jusqu'à Vianden. Merveilleuses ces deux PCs qui parcourent des petits fonds de vallée sans voitures. Pistes, ou plutôt routes cyclables (4 m de large !), asphaltées et en parfait état. Seul bémol : balisage quasi inexistant. Seuls des logos vélo au sol. C'est très bien, mais comment savoir si l'on suit toujours la bonne PC, ou bien s'il s'il s'agit d'une piste cyclable communale. C'est incompréhensible pour une telle qualité d'infrastructure touristique.

Un des usagers de la PC21.
Arrivée à Vianden avec une très belle vue sur son château.

Vianden.
Puis je prends la PC3 en direction de Echternach. En suivant la rivière Our, puis la Sauer (Sûre). Mmmh.... pas du tout la même chose que ce matin, la piste suit la grand route, de près ou de loin, et il y a une grand route sur chaque rive, donc impossible d'y échapper ! En tout cas, le bruit dérange car il y a de nombreux camions.

La Moselle à Konz.
J'arrive ensuite à la Moselle, que je descends sur quelques kilomètres seulement, pour ensuite m'engouffrer dans la vallée de la Sarre à Konz. Je file vers Saarburg où il y a trois camping. Trois ? Non, un des ces "camping" est un parking à motorhome. Grrr, ils pourraient faire la distinction dans leur logos chez Kompass. Le deuxième sera le bon (camping Walfrieden). Bel endroit mais jusque tard dans la nuit l'impression d'être survolé par des avions. Ou bien est-ce le TGV qui traverse le bois voisin ? Ou les gros camions sur la nationale toute proche ? Je n'ai toujours pas élucidé le mystère... En tout cas, Saarburg est une très jolie petite ville.

Saarburg.

Saarburg.

Saarburg.
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Etape 3 : Saarburg - Walsheim (après Sarreguemines) - 131 km

Le long de la Sarre, en arrivant à Merzig.
Disons-le d'emblée, je suis très déçu de la Sarre, surtout à partir de Merzig. Vous me direz, rien qu'à voir la carte, j'aurais dû m'en douter. A vrai dire, je m'en doutais, mais des prospectus touristiques m'avaient fait croire au miroir des alouettes. Bref, à partir de Merzig, on suit l'autoroute pendant des heures ! Un seul petit répit à Saarlouis.

Saarbrücken.
Et c'est après Saarbrücken seulement que la Sarre devient bucolique car son gabarit se rétrécit. Fini donc les zones industrielles avec les grosses écluses à gros bateaux. Là, seuls les petites péniches et les bateaux de plaisance peuvent passer et c'est charmant. Malheureusement, c'est déjà à Sarreguemines qu'il me faut sortir de la vallée de la Sarre pour prendre la direction de l'Est !

Sarreinsming, après Sarreguemines.
Je trouve avec grand peine le "RAVeL" (ancienne voie de chemin de fer) qui me mène au camping de Walsheim. Je devrais plutôt dire au caravacamping de Walsheim. J'ai du mal à faire comprendre à la serveuse (bourrée) que je débarque avec une tente et pas avec une caravane. Heureusement elle appelle le patron qui me montre un petit bout de pelouse dispo à l'entrée du camping. Bof.

Sur la voie verte (RAVeL) près de Bliesbrug.
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Etape 4 : Walsheim - Niederschlettenbach (avant Wissembourg) - 94 km
Je dois maintenant rejoindre le Pfalz (Palatinat rhénan ) mais la plupart des routes sont orientées nord-sud. Je trouve malgré tout sur mes cartes Kompass (géniales ces cartes) des bouts de routes vélo très sympas par lesquelles j'atteins Eppenbrun. La visite du Pfalz peut commencer. Si je comprends bien, le Pfalz n'est rien d'autre que la partie allemande des Vosges du Nord. J'y suis souvent passé en voiture, superbe région, avec ses rochers roses bizarres et ses châteaux perchés. D'ailleurs si je n'ai fait "que" 94 km aujourd'hui c'est parce que j'en ai visité un : celui de Fleckenstein. Impressionant château troglodyte, comme plusieurs dans la région.
Après ma visite, je dois trouver un endroit de bivouac, car même à Wissembourg, il n'y a pas de camping. Et puis j'ai envie de me perdre dans ses forêts profondes du Pfalz. Je trouve un endroit perdu sans trop de problème. A peine monté la tente il pleut ! Parfait. La nuit je suis réveillé par les aboiements d'un chevreuil, manifestement, je me suis installé sur ses plate-bandes, j'avais remarqué un petit sentier entre les herbes humides, c'était donc lui.

Discret bivouac dans les forêts de Pflaz.

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Etape 5 : Niederschlettenbach - Neuerburg - 110 km

Wissembourg, très belle ville.

Oups, pour le bac, c'est râpé !
En route pour la traversée du Rhin sur un "bac" au niveau de Neuburg, petite ville au sud de Karlsruhe. Pas envie de passer par la grosse agglomération de Karlsruhe. Sauf que... ce jour-là, le Rhin débordait ! Pas de bac ! Bon, ok, pas le choix, petit détour de 20 km pour aller trouver le pont au niveau de Karlsruhe, mais heureusement sans vraiment rentrer dans l'agglomération. Passage par Ettlingen, très jolie petite ville, où sévit un très bon glacier italien ! De là, je me lance à l'assaut des contreforts de la Forêt noire, en suivant la vallée de l'Alb, de la Maisenbach, puis de la Dorfbach, avant de passer de l'autre côté dans la vallée de l'Enz. Neueuberg. Je cherche le camping, pas facile, la ville est construite dans un méandre de la rivière, la route tourne, et à un moment, je ne sais plus où est l'est et l'ouest ! OK, je finis par retrouver la bonne direction et le camping... en tout cas ce qu'il en reste.
Je me retrouve dans le parking lugubre d'un gros négociant en voitures et trucks en tout genre, qui sont parqués à gauche et à droite, de manière désordonnée, avec des carcasses aussi. Ha oui, vaguement j'aperçois quelques vieilles caravanes vertes de mousses parmi ces carcasses de voitures. Ouille, ça sent mauvais... c'ETAIT un camping ! J'entre dans le vieux resto dont est flanqué ce garage et demande pour le camping. Le vieux gérant est sympa, je crois qu'il comprend mon désarroi (déjà que je ne parle pas l'allemand, ni lui le français, encore moins l'anglais). Il me dit d'aller m'installer où je trouve de la place. J'y vais, les vieilles caravanes sont manifestement squattées, l'endroit est très lugubre, et je me demande ce que je viens faire ici, j'aurais peut-être dû bivouaquer. Je me rassure un peu en voyant des jouets d'enfants autour d'une caravane. J'attends encore un peu avant de déballer mon bardas. Un homme sort de sa caravane et sourit en me disant bonjour. Je décompresse un peu. Puis le père de l'enfant. Ok, ça va, je déballe ma tente. Plus tard, le gosse, trop mignon, viendra jeter un oeil dans ma tente. Manifestement ce sont des ouvriers des pays de l'est qui viennent gagner leur croûte (et se loger) comme il peuvent. Je monte la tente et je m'y sens un riche privilégié en pensant à ces gens qui passent ainsi l'hiver dans de vieilles caravanes pourries avec leurs enfants en bas âge...
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Etape 6 : Neuerburg - Stuttgart - 74 km
J'ai rendez-vous avec Michaël à Pforzheim à 11h. Je pars tôt après avoir profiter d'un répis de la pluie, qui n'a pas cessée de la nuit, pour démonter la tente. J'arrive trop tôt à Pforzheim car la route était en pente. Obligé donc de me prendre deux viennoiseries et deux cafés pour me réchauffer et passer le temps. Et faire des achats pour le lunch de midi. Pas grand chose à voir dans cette ville, sauf des magasins, mais ils sont encore fermés pour la plupart.
Michaël est là, le train est à l'heure. On s'engage sur la route vélo de la Würm, très sympa et tranquille malgré la grand route proche (de l'autre côté de la rivière) mais pas trop fréquentée. Le revêtement du chemin est en gravier, mais c'est très roulant. A Leonberg, on passe au sud pour éviter cette grosse agglomération proche de Stuttgart. Pas de problème une route vélo est prévue, et la vue est superbe. Haaaa ces allemands, partout des panneaux indicateurs pour les vélos, difficile de se perdre ! Nous entrons à Stuttgart par Botnang et la vallée du Feuerbach, puis traversons le très beau parc du Killesberg, Michaël et Julia habitent au nord de la ville.

Avec Michaël pour la dernière étape vers Stuttgart.
Mission accomplie ! Enfin, presque... nous devons maintenant laver (à la brosse et au seau) nos vélos maculés de boue puisque nous nous sommes égarés dans un chemin de terre boueux, et il faut faire ça avant que la boue ne sèche dans les dérailleurs !

Stuttgart.

Aachen (retour).

Liège (retour).
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