J’ai testé pour vous
Les pneus Marathon Winterpar Jean-Philippe
L’hiver dernier je suis tombé deux fois sur mon trajet quotidien. Une fine pellicule de verglas sur un passage pour piéton rue Montoyer et une vicieuse plaque de glace grise sur notre chère piste cyclable de la rue de la Loi. Bilan: un garde boue en éclats et des contusions pas agréables.
Dans nos contrées les hivers sont raisonnables et les cyclistes urbains plus rares dès que les frimas se pointent. Plus rares ? C’est à voir car nous avons tous remarqués que de plus en plus d’irréductibles traversent l’hiver sans laisser leur fidèle monture à l’écurie. Dans nos contrées, toutefois, il n’est pas encore habituel de recourir au pneus neige comme chez nos braves collègues scandinaves, alpins, québécois, etc. qui vont jusqu’à distinguer quatre ou cinq sortes de neiges différentes pour choisir le pneu adéquat.
J’ai donc décidé de prendre les devants et de tester une paire de pneus neige pour ne pas renouveler l’exploit de l’année dernière. Voici mes impressions... à chaud.Les Schwalbe Marathon Winter sont disponibles sur commande en quelques jours chez les vélocistes du royaume. Commandés le vendredi, reçus le mercredi.
Leur prix ne m’est pas encore parvenu mais pourrait tourner autour de 68,00 € pièce, ce qui représente un investissement non négligeable. Des promotions sur internet existent, ça pourrait descendre autour de 35,00 € plus port. Schwalbe fabrique aussi des pneus neige un peu moins chers: les Snow Studs. Ou plus chers et plus agressifs encore: les Ice Spikers pour VTT.
CaractéristiquesLeur poids annoncé en 37-622 (28 pouces de ville)est de 840 grammes mais ils sont mesurés à 876 grammes, ce qui est 20 à 30 % de plus qu’une paire de pneus de ville classique.
Le montage ne pose aucun problème. Ils sont souples, de bonne tenue et se positionnent parfaitement sur la jante comme la majorité des Schwalbe. Ils existent dans la plupart des tailles ville et VTT, également pour certains vélos pliants et BMX. Leurs 240 clous en acier au carbure de tungstène sont répartis dans la bande de roulement et sur les portions latérales du pneu de sorte qu’il n’y a pas de discontinuité dans l’accroche. Ils font une saille de 2 mm environ et il peut s’avérer nécessaire de régler les tringles des garde boue pour leur laisser un peu de champ. Ils ont une allure un tantinet impressionnante et leurs flancs sont réfléchissants comme il se doit.
Tenue de routeDès les premiers tours de roue, on les sent moins roulants que des pneus traditionnels. Schwalbe les note 3 / 5 pour ce point et je trouve cela généreux. C’est à dire qu’on à l’impression de rouler avec des pneus mous. On roule naturellement un rien moins vite lorsqu’on les a chaussés. En ligne droite, pas de grande différence, si ce n’est une légère imprécision dans les petits coups de guidon que l’on donne pour garder l’équilibre. En virage sur terrain sec, cette impression d’imprécision se confirme mais rien de dramatique.
AdhérenceNote Schwalbe: 5/5, pas abusif.
Ce sont des pneus polyvalents si on considère d’autres modèles disponibles sur le marché. Cela évite de devoir changer de roues à chaque bulletin météo.
L’adhérence sur asphalte gras et humide est supérieure,
L’adhérence sur pavé, pierre bleue et béton lisse est légèrement inférieure qu’avec des pneus ordinaires mais reste correcte.
Sur neige tassée, l’adhérence est très bonne. Sur neige fraiche je n'ai pas essayé mais la voix du web est moins enthousiaste. Il faut dire qu’elle n’est pas trop mauvaise avec des pneus normaux crantés et légèrement sous gonflés. C’est sur verglas que les Marathon Winter s’expriment avec le plus de brio: ils permettent d’évoluer en ligne droite à bonne allure sur la glace vive. Les virages légers se passent sans encombrent tandis que les virages plus serrés sont possibles avec un peu d’habitude. Le freinage avant est efficace alors qu’avec des pneus ordinaires, c’est la gamelle assurée. Le freinage arrière approche celui qu’on a sur un chemin en gravier damé. Entre 10 et 20 kilomètres heure ils sont parfaitement surs en toute circonstance. A plus grande vitesse, il me semble que leur accroche devient moins prévisible.
InconvénientsPeu roulants, les Marathon Winter sont aussi assez bruyants. Ils vous donnent l’impression de rouler en permanence sur du gravier.
UtilisationIl est envisageable de les utiliser sur route sèche. Sur chemins en dolomie ou en terre, ils seront à leur aise. Sur toute surface verglacée ou enneigée, ils domineront leur sujet et apporteront une sécurité absolument satisfaisante.
En Belgique, leur plage d’utilisation va de un à trois mois selon les régions. Si on considère qu’ils peuvent durer dix hivers belges (les crampons s’usent sur les sols minéraux et ne sont pas remplaçables, note Schwalbe de 3 / 5) alors il faut compter un coût annuel de 15 euros environ.
Cet élément plus les autres petits inconvénients réservent les Marathon Winter aux cyclistes qui roulent par tous les temps sans alternative au vélo. Ils seront également appréciés de ceux qui ont un parcours forestier ou sur chemin de terre ou de dolomie. Enfin, ils contenteront ceux d’entre nous qui craignent la chute et désirent une sécurité élevée même par temps hivernal, par exemple s’ils transportent un enfant.
Les autres cyclistes urbains en tireront moins de profit et auront avantage à garder leur pneus courants en prenant soin de les dégonfler légèrement pour augmenter la surface de roulement.
Ma conclusion personelle: je continue jusqu’à la fin de l’hiver pour rester pépère quitte à filer moins vite.
Articles plus détaillésEn anglais
http://www.peterwhitecycles.com/studdedtires.asphttp://www.mtbr.com/cat/tires-and-wheel ... 51crx.aspxBonne route !